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La chose rock’n’roll coule dans les veines des Limiñanas, couple psychédélique aux goûts très sûrs, heureusement portés par autre chose que le cuir et la fée électricité. Leur univers se nourrit de leurs rencontres, de collaborations impeccables, de disques élégants, de live échevelés, d’influences jouissives et finement disséquées. Portés par une envie intacte, ils sont de retour avec un groupe du genre dreamteam, entre Thomas Gorman (Kill the Young) au chant, Clémence Lasme (Moodoïd, Lucie Antunes…) à la basse et Keith Streng (The Fleshtones) à la guitare. Alban Barate, fidèle complice sudiste, assurera une fois de plus les claviers et la guitare, une expérience sonique magnifiée par les projections nées de la collaboration avec l’artiste plasticien SMITH, une passerelle sensorielle entre rock psyché et poésie cosmique.
Ici, on suit de très près le chemin défriché par Mustang, entre des haies de guitares fifties, des forêts de synthés légers et très pop, et les étangs où patauge parfois la Fameuse Chanson Française, môssieur. Le groupe emmené par Jean Felzine, artiste entier à la plume un peu acide, un peu hilarante, un peu mélancolique, roule définitivement en dehors des clous, en témoigne le tout nouveau et bien nommé Megaphenix, suite maturée et perspicace du très remarqué Memento Mori, où le krautabilly du trio se roulait dans la chanson. Le rock, pur et dur, chevauche toujours avec hargne ce fougueux animal, qui n’hésite pas à paître sur le bas-côté, ou des ballades verdoyantes se nichent entre les guitares. Un sans-faute, comme d’hab.