Des berges boueuses du Mississippi aux collines dorées du nord de San Francisco, l’Alligator et son festival se baladent en empruntant tous les visages du blues et des musiques de la terre, habité d’une vielle à roue fiévreuse, envoûté par la lumière des arcs-en ciel, bercé au rythme d’un vol de hérons au-dessus des brumes limoneuses…
La renaissance du vinyle offre au trio Muddy Gurdy l’occasion de publier un florilège de ses trois albums. Une démarche qui s’inscrit naturellement dans l’histoire d’un genre dont les 78 tours et les premiers microsillons furent les principaux vecteurs de diffusion et de reconnaissance : le blues. Fidèles à leur sincérité, leur érudition et leur profond respect pour ce répertoire, les musiciens livrent une nouvelle étape — ou un aboutissement — peu importe finalement, puisque Muddy Gurdy poursuit sa route avec la sortie de No Border.
Dans cet esprit d’ouverture et de transmission, le trio croise la route des Rainbow Girls : Vanessa May, Erin Chapin et Caitlin Gowdey, qui se décrivent comme « a gang of sweet angels punching you in the heart ». Originaires des collines dorées au nord de la baie de San Francisco, ces trois artistes folk aux harmonies envoûtantes sont au cœur d’une vaste communauté créative ; leur maison est même devenue un véritable centre névralgique de la scène musicale locale.